Cette région a été occupée par des civilisations amérindiennes il y a cinq siècles (site amérindien de Morel à voir). Au XVIIe siècle, c’est le domaine de la canne à sucre et de l’industrie sucrière (à voir, les vestiges de Moulins, la distillerie Damoiseau ou l’usine Gardel).
Le nom de la commune, Le Moule, vient de la déformation du mot « môle », la jetée. La petite ville du Moule fut autrefois le plus important port sucrier de la Guadeloupe.
Si la commune a souffert du passage de cyclones, elle n’en reste pas moins très jolie avec son hôtel de ville coloré de style éclectique, et son église Saint-Jean-Baptiste, classée Monument Historique, à la façade néoclassique ornée de quatre colonnes de forme ionique.
La maison Zévallos, une ancienne maison coloniale bien conservée fabriquée par les ateliers Eiffel et le petit port de pêche
L’anse Conchou où s’organisent des compétions de surf …
En passant à Sainte Anne nous découvrons, sur un rond point le mémorial du Nèg Mawon.
Cette œuvre conçue et réalisée par le Guadeloupéen Jocelyn Pezeron avec la collaboration des jeunes de Sainte-Anne, rend hommage aux “Nègs Mawons“, ceux qui refusaient de se soumettre au système esclavagiste, au risque de leur vie.
Dans la mise en scène de ce mémorial on retrouve d’une part les attributs de l’esclave, la conque de lambi dont il se servait pour communiquer de morne en morne, la chaîne, le fouet, le tambour alors que le moulin rappelle son lieu de travail et de souffrance, d’autre part la représentation du nègre marron mutilé (oreilles coupées, main coupée, jambe coupée) mais apparaissant comme un personnage valeureux qui a toujours la volonté de fuir sa condition servile quoiqu’il lui en coûte.
Les esclaves qui s’évadaient, s’enfuyaient seuls ou en groupe, souvent en ayant préparé leur fuite, parfois sans désir de vengeance, mais aussi en s’organisant en “commandos“, incendiant les récoltes, empoisonnant leurs maîtres… et lorsqu’ils étaient repris, le Code Noir (nom donné au milieu du XVIIIè siècle à un ensemble de textes juridiques réglant la vie des esclaves noirs dans les îles françaises) qui réglementait les châtiments à l’encontre des révoltés pouvait être appliqué. On coupait les oreilles, puis le jarret, et la troisième évasion devait en principe être punie de mort. Si le fuyard était tué lors de la « chasse », le tireur rapportait alors au maître une oreille et une main en preuve de la réussite de la chasse.